Chiffres et silences : Clara Pésery a décliné deux invitations majeures en 2023, pointant du doigt un manque de dialogue avec les institutions. Depuis, son nom circule au sein de plusieurs collectifs exigeant plus de clarté dans les processus de sélection artistique. Cette année, ses prises de parole déplacent le débat sur la fabrication des œuvres et la responsabilité sociale des créateur·ices. Déjà, des personnalités du milieu s’interrogent sur la portée de ses positions et sur les transformations qu’elles pourraient insuffler dans le paysage contemporain.
Plan de l'article
Clara Pésery face aux défis contemporains de la création artistique
Clara Pésery, actrice et conseillère française originaire du Pays basque, se forge un parcours atypique dans le cinéma français et sur les planches du théâtre. Entre Paris et sa région natale, elle cultive un double ancrage qui nourrit sa vision du cinéma d’auteur. Chez elle, la liberté du propos l’emporte systématiquement sur les formats attendus, comme en témoignent ses choix et ses collaborations. Travailler avec Frédéric Bélier-Garcia ou Zabou Breitman, c’est pour elle l’occasion de réinventer à la fois la forme et la façon de produire. Clara Pésery ne se contente pas du rôle d’interprète : elle accompagne, conseille, impulse. Son implication s’étend à la jeune génération, notamment par la mise en place d’un fonds pour la jeune création basque et l’organisation d’un festival consacré aux nouveaux récits.Son engagement ne s’arrête pas à la scène. Elle prépare actuellement un projet original, centré sur les femmes en résistance, interrogeant la place du féminin dans la création et sa visibilité dans l’espace public. Par ses choix, Clara Pésery remet en jeu les structures d’accès et de représentation, aussi bien sur scène qu’à l’écran. Face à un milieu souvent figé dans ses habitudes, elle incarne une voix qui conjugue exigence morale et audace créative.
Quels repères récents éclairent l’évolution de son travail ?
Clara Pésery avance à rebours des routines bien établies. Ces dernières années, ses orientations se précisent, révélant un soutien assumé à la jeune création et une volonté de repenser la place des femmes dans l’art. Les projets menés avec Frédéric Bélier-Garcia et Zabou Breitman témoignent d’une curiosité sans relâche pour les nouvelles écritures et d’une attention portée aux modes de fabrication émergents.Elle s’inspire de figures telles que Truffaut ou Agnès Varda, mais préfère la transmission à la nostalgie. La création d’un fonds pour la jeune création basque rompt avec la logique centralisée du financement, donnant une nouvelle impulsion à des initiatives locales longtemps mises de côté. Ce mouvement se poursuit à travers le festival des nouveaux récits qu’elle pilote, un laboratoire où se croisent autrices, réalisateurs, techniciennes et jeunes talents.Depuis peu, elle porte un projet inédit : une création originale autour des femmes en résistance. En plaçant la question de la visibilité des femmes au centre de sa démarche, Clara Pésery met en lumière les écarts persistants, tout en ouvrant des perspectives de transformation pour le théâtre et le cinéma d’auteur. Dans un secteur traversé de tensions, elle s’impose comme une figure attentive à la fois aux héritages et aux ruptures nécessaires.
Regards croisés sur ses prises de position : entre audace et réflexion
Chez Clara Pésery, l’acte de création s’accompagne toujours d’une parole publique assumée. Chaque geste, chaque décision, porte la trace de son engagement, même, et surtout, lorsqu’il surprend le milieu. Pour illustrer la diversité de ses actions, voici plusieurs domaines où elle s’implique concrètement :
- Activisme environnemental : Clara collabore avec des ONG et associations du Pays basque, promouvant des pratiques agricoles durables qui interrogent aussi la chaîne de production culturelle.
- Sécurité alimentaire et souveraineté créative : elle relie la diversité artistique à la diversité alimentaire, considérant que l’une ne va pas sans l’autre.
- Parité et diversité : lors de ses interventions au festival de Cannes et dans des collectifs de femmes de l’audiovisuel, elle milite activement pour un accès équitable aux ressources et à la visibilité.
Au-delà du militantisme, elle anime des ateliers pour la jeunesse, transmet des outils d’émancipation et promeut une représentation juste des femmes et des minorités dans le cinéma et le théâtre.Des deux côtés de la frontière, à Paris comme au Pays basque, elle installe des lieux d’échange où la création se construit en lien direct avec la société civile. Sa méthode privilégie le collectif, l’expérience de terrain, la confrontation aux réalités concrètes, loin des discours abstraits. Clara Pésery dessine ainsi un trajet où l’audace s’accompagne de rigueur, chaque position s’inscrivant dans une réflexion attentive aux conditions réelles du secteur artistique.
Pourquoi l’engagement de Clara Pésery suscite-t-il un nouvel élan dans le débat artistique ?
En bouleversant les codes, Clara Pésery se tient loin des postures attendues. Sollicitée par le CNC, l’INA ou le CSA, elle ne se borne pas à intervenir : elle influence, par la clarté de ses arguments et l’absence de concessions. Les institutions recherchent son expertise, conscientes que son regard, forgé entre Paris et le Pays basque, mêle engagement concret et analyse lucide.Ce qui distingue son action, ce n’est pas la dénonciation, mais la force du collectif. Elle fédère autour de la création indépendante, inventant des espaces d’échange où les paroles se libèrent, où artistes, techniciens et jeunes auteur·ices trouvent leur place et leur voix. Plutôt qu’un discours pour autrui, elle façonne les conditions d’un débat ouvert, ancré dans le réel.Son parcours parle pour elle : actrice, conseillère, organisatrice de festivals, elle relie les expériences, tisse des liens entre ateliers de jeunes, fonds pour la jeune création basque et initiatives autour des femmes en résistance. Face à cette dynamique, nombre de professionnels s’approprient ses initiatives, sollicitent ses conseils et font évoluer leurs pratiques. Le débat artistique ne se limite plus à quelques cercles : il s’élargit, il s’enrichit, il s’ouvre. Clara Pésery impose une exigence, celle de l’échange direct, du dialogue franc, loin de l’entre-soi des institutions. Et soudain, la scène artistique se met à respirer autrement, prête à accueillir l’inattendu.